La Table Equatoriale

La coupole de la Table Equatoriale est en 2013 la plus récente des 4 coupoles du site de Meudon de l’Observatoire de Paris puisqu’elle a été construite... dans les années 1930 ! (Réception de l’installation en 1932 en présence de MM Esclangon, Baldet, Lyot, Grenat et d’Azambuja, inauguration officielle en 1935 lors de l’Assemblée Générale à Paris de l’Union Astronomique Internationale [UAI]) Elle se caractérise par ses murs de pierre alternant un revêtement en couches successives crème et ocre et par son grand portail de ferronnerie orné de motifs aux comètes.

La coupole offre un diamètre intérieur de 10m et les trappes dégagent une ouverture de 3m de large. L’ensemble de la surface intérieure est couverte par un plancher mobile permettant d’accéder à toutes les hauteurs occupées par l’instrument. Le pilier en béton soutenant la monture plonge jusqu’à 6m sous terre pour asseoir l’ensemble sur la couche de sable jaune de Meudon.

La coupole de la Table Equatoriale, de nuit

La monture est une équatoriale allemande et supporte un grand disque troué (la Table) pouvant recevoir divers instruments à des fins de tests ou dans le but de s’adapter aux cibles du programme d’observation. Parmi les nombreux instruments ayant été installés sur cette table, citons les 4 instruments originaux : une lunette guide de 20cm de diamètre, une chambre à objectif Planar Zeiss de 42mm de diamètre et 160mm de focale, une chambre à objectif Voigtlander de 130mm d’ouverture et de 603mm de focale et une chambre prismatique. Elle a également porté brièvement le coronographe de Lyot de 20cm avant son transfert au pic du Midi, la lunette solaire polarimétrique d’Audoin Dollfus et la lunette de 32cm actuellement en place sur le télescope de 1m.

Parmi les cibles les plus marquantes de la Table Equatoriale, on peut retenir la Nova Herculis du 14 décembre 1934 observée à Meudon dès le 15, les Novae Larcertae et Sagittarii de 1936, les découvertes des novae Aquilae (1945), Scuti (1949) et Lacertae (1950). Des comètes ont aussi été observées telles que Pletier (1936-a), Kaho (1936-b), la très belle Finsler (1937-f), ..., Bester (1947-k), ..., Burnham (1959-k).

A partir de 1960, la Table accueille un télescope Schmidt d’ouverture 40cm de diamètre pour un miroir de 62cm de diamètre, pour une focale de 1m. La grande comète Bennett (1973-f) ne lui échappera pas. Mais son programme d’observation principal fut la surveillance de 1500 galaxies allant jusqu’à la magnitude 15, en quête de supernovae (la première découverte étant le 15 juin 1967 dans NGC 3656, d’autres suivront).

La Table Equatoriale et le T60, de nuit

Par la suite dans les années 80, la Table fut un équipée d’un télescope Cassegrain de 60cm de diamètre et 9m de focale servant essentiellement à la formation des jeunes chercheurs de l’Observatoire. Aujourd’hui encore, les étudiants en M1 et M2 à l’Observatoire de Paris utilisent ce télescope pour des TP et projets expérimentaux d’imagerie ou de spectroscopie stellaire. C’est ce télescope que le Club Astro utilise également dans cette coupole.

Bibliographie : Article d’Audouin Dollfus, La Table Equatoriale de l’observatoire de Meudon, L’Astronomie, Janvier 2010